L
'opinion de Jean Mouraille

C'est un des nôtres. II vit, il peint à Beaulieu. Le Prix de l'Union Méditerranéenne pour l'Art moderne, a fait connaître son nom. Son actuelle - et importante - exposition parisienne, à la galerie Drouant, achèvera sans doute d'attirer l'attention sur lui.

On y retrouve, perfectionnée encore, cette maîtrise de la ligne à la fois et de la couleur qu'il doit peut-être aux Flamands fréquentés lors de ses années d'apprentissage en Belgique. On comprend par son exemple, on mesure par ses progrès, combien la connaissance du métier, aspect artisanal de l'art, est nécessaire à l'artiste quel qu'il soit. Vient toujours le moment où l'on ne peut plus tricher, à supposer que l'on en ait envie, où le masque tombe, où seul reste le procédé. Guy Cambier a visiblement évité cet écueil par une étude serrée, sans concession d'aucune sorte, des lois du dessin et de la peinture.

C'est ce qui lui permet aujourd'hui de laisser s'épanouir une personnalité dont les deux traits majeurs ne semblent être la gravité et l'émotion. Gravité et émotion mêlées, l'une portant l'autre, dans le portrait, la composition, le paysage même. Le résultat c'est que chaque toile de Guy Cambier, tout en demeurant toujours dans les limites de la raison, de l'harmonie, paraît se déployer selon les mystères d'un univers
imaginaire. Celui-ci n'a rien de commun avec les jeux du surréalisme, avec les amusements du trompe-l'oeil, avec les ornements du baroque. Bien plus pensé sans doute, visant davantage à la réflexion, à la profondeur.

Quand je regarde le paysage de « Neige de Brabant », j'ai l'hiver devant moi, hors de l'espace et du temps. Quand je contemple « Le Buveur mélancolique », je vois la tristesse du monde sous toutes les
latitudes. Ce pouvoir de synthèse, tiré du détail, de l'anecdote, cette capacité de passer du particulier au général, voilà, je crois, ce qui détermine l'artiste comme le savant ou le philosophe. Et aussi la faculté
de s'abstraire de l'instant. On n'arrive pas à un tel résultat sans beaucoup de travail, de passion, de repliement sur soi-même.

Sa peinture donne tout lieu de penser que Guy Cambier s'est engagé sur cette route. Qu'il y poursuive. Si d'aventure il n'y rencontre pas le succès immédiat il aura au moins la satisfaction d'une oeuvre où rien n'est vulgaire, prête par là à affronter l'épreuve du temps. Tous les bateleurs du pinceau, lancés ces dernières années à grand renfort publicitaire, selon les plus purs procédés de la machine à laver, ne sont
point assurés d'une aussi solide perspective.

Jean MOURAILLE


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www.guy-cambier.com

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