Le Grand Meaulnes, enfant d'une éternelle aurore, a eu 50 ans au dernier automne. Mais il porte avec lui une telle floraison de grâces et de sortilèges qu'il nous apparaît comme un de « ces matins qui ne vieillissent jamais ». Illustrer ses paysages et ses secrets, donner une forme à ses songes tourmentés, un visage à ses tumultes et à ses tendresses, qui de nous ne l'a secrètement tenté en refermant ce livre d'heures de l'amour adolescent ? Mais ces prolongements ont rarement dépassé lé vagabondage inspiré de la rêverie. Une transposition, une traduction dans un art précis semblent condamnés par avance à l'échec et à la trahison. II semble impossible d'enfermer dans le cadre doré d'une gouache ou d'un lavis les lignes et les signes de l'inaccessible. On ne prend pas les fumées au lasso, on ne met pas les sources en cage. Et pourtant, cette folle démarché d'oiseleur de nuages, un jeune peintre, Guy Cambier, vient de l'entreprendre. Une poésie précise dans ses contours et fluide dans ses harmonies. C'est un univers à la fois logique et magique, qui suscite cette « soif d'un charme inconnu » si chère à Marcel Proust. Le véritable miracle de Guy Cambier, c'est d'avoir su donner à chacun de nous le sentiment de reconnaître les héros du Grands Meaulnes, de retrouver chez Frantz, chez Yvonne de Galais et chez Augustin Meaulnes, les pures angoisses, les secrètes promesses et les orages désirés. Les exégètes
et les collectionneurs ne manqueront pas de souligner l'héritage
espagnol et la mémoire flamande qui rayonnent autant dans la flamme
mystique des regards que dans le velouté des costumes. Mais ce qu'il faut avant tout
souligner dans cet art de démiurge et d'initié, c'est l'accord
de l'intérieur et de l'extérieur, l'entente des ombres et
des lumières, la correspondance mystérieuse entre les paysages
J'allais oublier la couleur. Dans une chaîne d'évocations comme celle-ci elle fait penser à la meilleure musique de film, celle qui n'agresse pas, qu'on entend à peine, mais qui demeure partout présente et accordée à l'action. Guy Cambier a réussi
à rendre sensible ce monde fabuleux de chimères et de merveilles,
de masques et de secrets, ce climat de fêtes perdues, de domaines
interdits, ces soleils d'hiver sur les neiges exquises II est resté maître de son art, un art aussi savant qu'ingénu où, selon le mot de Guillaume Apollinaire, qui fut l'ami d'Alain Fournier, « le mystère en fleurs s'offre à qui veut le cueillir ». Gilbert PROUTEAU.
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